matin brumeux...
Comme un nuage qui s'est effiloché
elle a laissé sur les choses son toucher humide,
la brume s'est installée sur mon jardin
et les bruits du monde se sont emmitouflés.
C'est comme si l'univers était plus pondéré,
plus calme qu'il ne l'est vraiment...
en fait, c'est seulement ce qu'on en entend.
Mais l'activité se cache derrière ce mur ouaté.
On la voit sur la mer quand c'est un temps de poix
et que, de l'horizon, rien on ne voit
la brume enveloppe et rend tout plus caressant
assouplit, arrondit et étouffe le chant de l'océan.
Sur la plage on a alors de la peine
à imaginer qu'au large peut-être,
la mer se braque et tempête
et fait un vacarme assourdissant...
Mais l'âme sage ne se laisse pas tromper
par cette apparente tranquilité...
La brume est un état bien passager
qui donne lieu à des paysages spectraux
et laisse éventuellement la place à un monde de clarté...
C'est alors que l'on peut récolter
sur le sable éclairé par le soleil ou la lune
les trésors que les vagues ont laissées
pour les hardis prospecteurs de dunes...
(photo: Kouchibougouac, Nouveau-Brunswick, 2009)